À votre avis, que serait-il judicieux de mettre en place pour régler ces problèmes ?
Nous avons besoin d’incitations commerciales à la fois push et pull, par exemple, en reflétant le prix réel des plastiques grâce à une taxe carbone et un système qui récompense ou encourage ceux qui mettent déjà en place des pratiques durables. Je pense que c’est très important de reconnaître le potentiel des marchés publics qui représentent environ 14 % du PIB européen annuel (dont les dépenses de santé représentent environ la moitié), parce que nous pouvons tirer profit du pouvoir d’achat du secteur public et créer un marché pour des solutions plus durables.
En termes de politique, le nouveau Plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire (publié au début d’année par la Commission européenne dans le cadre du European Green Deal) semble très prometteur, car, si bien appliqué, il peut aider à surmonter certains défi du marché de la santé liés à la durabilité tels que l’approvisionnement de biens durables disponibles sur le marché et le manque d’informations sur les produits.
Cependant, comme précédemment énoncé, la clé c’est la bonne mise en place de ce plan et le suivi de ces politiques. Nous avons également besoin d’un changement de mentalité : quand on parle de déchets, la clé c’est la prévention. Les personnes qui défendent les objets plastiques à usage unique les considéraient plus sûrs et plus simples à utiliser, mais de nombreux objets jetables, même dans le domaine de la santé, peuvent être fabriqués à partir de matériaux plus durables qui peuvent être désinfectés et réutilisés. L’utilisation de solutions réutilisables sures réduirait non seulement les déchets mais rendrait aussi les systèmes de santé plus résistants, en particulier en cas d’urgence de santé publique comme celle que nous avons connue avec la pandémie de Covid-19, où de nombreux prestataires de santé ont connu des pénuries de matériels essentiels comme les équipements de protection individuels (EPI).